résistants, re-existants
S'engager dès la 1e heure. Combattre pour se défendre. 1939-2019... 80 ans, trois générations. 1939, l'histoire de trois France(s) : l'une prend le maquis "comme en 40", l'autre attend de voir au moins jusqu'au 7 juin 1944... Quant à celle qui mélange le bleu, le blanc et le rouge pour en teinter de brun sa chemise... Pourtant, on savait. Dès 1933, mes grands-parents Yvonne et Albert Curvale alertent dans les rangs des "jeunesses socialistes". On les dit "pessimistes"... Sitôt notre territoire envahi, ils font partie des "résistants de 40", ma grand-mère intègre le réseau Libération Sud. Sur dénonciation (cf, archives départementales), la Gestapo surgit à leur domicile dans la nuit du 14 décembre 1943. Mon grand-père, aussi recherché, s'enfuit et rejoint le maquis de Cazères. Ma grand-mère est arrêtée. Dès lors séparés, résister devient leur essence à distance. Yvonne, déportée à Ravensbruck (avec le triangle rouge des déportées politiques) puis à Hanovre, re-existera à tout, à l'humainement inimaginable comme Albert par-delà moult maquis. Elle reverra les siens en mai 1945... Résister, le sens de leur(s) combat(s), un héritage, un legs moral, une trace matérielle aussi (sans qu'on demande quoi que ce soit). Toulouse, où le "rayé" de ma grand-mère accueille les visiteurs au Musée de la Résistance, a baptisé une place en son nom. Samedi, la ville de L'Union nomme à son tour une rue en sa mémoire. Qu'un sens pur abreuve nos sillons.
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